Gil Scott-Heron, poète, chanteur et compositeur américain, est considéré comme l’une des voix les plus puissantes et visionnaires de la musique afro-américaine du XXᵉ siècle. Né en 1949 à Chicago et élevé à New York, il se fait connaître dans les années 1970 par ses textes engagés, mêlant poésie, jazz, soul et funk. Ses mots percutants, déclamés sur des rythmes hypnotiques, dénoncent les injustices sociales, le racisme, la guerre et la pauvreté, tout en célébrant la dignité et la résistance du peuple noir.
Son œuvre emblématique The Revolution Will Not Be Televised (1970) devient un manifeste culturel et politique, annonçant l’émergence du rap et du spoken word. Artiste inclassable, Gil Scott-Heron unit la verve d’un poète à la profondeur d’un musicien de jazz, s’inspirant aussi bien de Langston Hughes que de John Coltrane. Son style minimaliste et direct inspire des générations d’artistes, de Public Enemy à Kanye West, en passant par Mos Def et The Roots.
Malgré les épreuves personnelles et les silences prolongés, il revient en 2010 avec I’m New Here, un album sombre et introspectif salué par la critique. Sa voix grave et vibrante y résonne comme un testament à la fois lucide et bouleversant.
Gil Scott-Heron s’éteint en 2011 à l’âge de 62 ans, laissant derrière lui une œuvre essentielle où la musique se fait cri de vérité, conscience politique et poésie urbaine. Plus qu’un musicien, il demeure un témoin intemporel de la lutte, de l’amour et de la liberté.